Les Nations Unies à la recherche de progrès pour la protection de la haute mer

Réunion axée sur la protection de la vie marine dans des zones au-delà de la juridiction nationale

Les Nations Unies à la recherche de progrès pour la protection de la haute mer
High Seas Protection

La haute mer abrite une biodiversité riche, y compris des espèces fortement migratrices et charismatiques, telles les baleines à bosse.

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Tous ceux qui s’intéressent à la protection des océans de la planète surveilleront attentivement la prochaine réunion du Comité Préparatoire des Nations Unies (PrepCom) qui est chargé d’élaborer des recommandations pour un traité international visant à protéger la vie marine dans des zones au-delà de la juridiction nationale, y compris la haute mer. La réunion PrepCom aura lieu du 27 mars au 7 avril à New York.

La haute mer représente les deux tiers de l’océan mondial, mais malgré sa vaste étendue, il n'existe aucun mécanisme mondial spécifiquement dédié à la protection de la vie et des écosystèmes dans ces eaux.

Durant cette réunion PrepCom, la troisième d’une série de quatre pour le comité, les membres débattront des mécanismes de création d’aires marines protégées (AMPs) et comment effectuer des évaluations d’impact environnemental efficaces en haute mer. Actuellement, des organismes mondiaux et régionaux, tels que l'Autorité Internationale des Fonds Marins et d'autres Organisations Régionales de Gestion des Pêches, ne disposent d'aucun mécanisme officiel pour travailler ensemble à la protection de ces écosystèmes des impacts des activités extractives, y compris dans des zones spécifiques de grande biodiversité. 

La question des AMPs est d’une importance particulière pour les négociations de ce traité, car de nombreux observateurs les considèrent comme essentielles pour répondre aux engagements pris par les Nations Unies d'accroître la protection des océans. En 2010, par le  biais de la Convention sur la Diversité Biologique des Nations Unies, les gouvernements ont convenu de protéger au moins 10 % des zones côtières et marines - dans des réseaux écologiquement représentatifs et bien connectés d'aires protégées - à travers le monde d'ici 2020. Puis en 2015, la Convention a fait de « la protection et de l'exploitation durable des océans » l'un de ses Objectifs de Développement Durable. En 2016, dans le prolongement de ces engagements, le Congrès Mondial de la Nature de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature a demandé aux gouvernements de protéger au moins 30 % des océans en y incluant des zones de  haute mer.

Le prochain PrepCom arrive à une période de préoccupation mondiale pour la gestion des ressources océaniques. En juin, les gouvernements de Fidji et de la Suède co-organiseront La Conférence des Océans dans l'espoir d'identifier de nouveaux partenariats et de nouvelles opportunités pour promouvoir la conservation et l'exploitation durable des océans. Puis en juillet, les membres de PrepCom se réuniront pour la quatrième et dernière fois pour finaliser les recommandations à présenter à l'Assemblée Générale des Nations Unies pour la conservation marine en haute mer.

Dans la perspective de la réunion PrepCom, les gouvernements ont participé à divers ateliers à travers le monde, notamment dans les Caraïbes, en Amérique Latine, en Europe et dans l'Asie du Sud-Est. En outre, le président de l'Assemblée Générale des Nations Unies a nommé, en janvier, un nouveau président de PrepCom, l'ambassadeur Carlos Duarte, représentant permanent adjoint du Brésil auprès des Nations Unies. Il est chargé d'orienter les futures discussions et, si possible, produire les recommandations pour protéger la biodiversité en haute mer, dont a besoin l'Assemblée Générale des Nations Unies pour le lancement des négociations officielles du traité en 2018.

PrepCom présentera des recommandations à l'Assemblée Générale, qui devra décider d'ici septembre 2018 s'il convient d’aller vers une conférence intergouvernementale pour négocier le texte d'un traité. Avec un accord sur la haute mer bien élaboré et mis en œuvre, comprenant des dispositions pour l'établissement d'AMPs, les Nations Unies feraient un grand pas vers la réalisation de ses engagements à mieux protéger l'océan.

Liz Karan dirige les travaux de Pew pour la protection de la vie marine en haute mer.