L’océan Arctique est l’une des régions marines les mieux préservées de la planète. Cependant, de nouvelles cartes indiquent que sa glace pérenne diminue en raison des changements climatiques, ce qui a pour conséquence d’ouvrir les eaux internationales de l’océan Arctique central à la pêche commerciale. Ces eaux englobent une région aussi étendue que la mer Méditerranée, mais elles ne sont actuellement régies par aucun accord international sur les pêches. Un tel accord est pourtant requis pour interdire cette région à la pêche commerciale en l’absence de connaissances scientifiques et de mesures de gestion pouvant assurer une pêche durable.
Eaux internationales de l’océan Arctique central
Central Arctic Ocean
Des politiques nordiques proposées peuvent servir de modèles d’action dans l’océan Arctique central. Par exemple, les États-Unis ont récemment interdit leurs eaux arctiques à la pêche commerciale tant que la recherche scientifique ne puisse évaluer l’évolution rapide de cet environnement. À l’heure actuelle, le Canada prépare son propre plan des pêches dans la mer de Beaufort adjacente en prévision d’une possible ouverture de la région à la pêche industrielle.
La Russie et les États-Unis ont été confrontés à un problème comparable dans les années 1980 lorsque les pêcheries d’autres pays ont considérablement épuisé les stocks de goberge dans les eaux internationales du « trou de beigne » de la mer de Béring à proximité. La Russie et les États-Unis ont persuadé d’autres pays à signer la Convention sur la conservation et la gestion de la goberge au centre de la mer de Béring, laquelle a eu pour effet d’interdire la pêche dans cette région en l’absence de données scientifiques et de mesures de gestion pouvant assurer une pêche durable. Malheureusement, les dommages avaient déjà été faits et la pêche à la goberge demeure interdite aujourd’hui.
L’océan Arctique central est circonscrit par les eaux territoriales de cinq pays : les États-Unis, la Russie, la Norvège, le Groenland (le Danemark) et le Canada. Ces nations doivent agir sans tarder et élaborer un accord international sur les pêches dans l’Arctique.