Pew se réjouit de la protection de la baie de Bristol en Alaska
Une large coalition communautaire a milité pour que la baie de Bristol et la mer de Béring soient protégées des risques d’exploitation de gaz et de pétrole.
WASHINGTON – The Pew Charitable Trusts se réjouit de la décision prise ce jour par l’administration Obama de protéger la baie de Bristol en Alaska, l’une des zones de pêche les plus productives des États-Unis. En tant que membre de la Fish Basket Coalition basée en Alaska, Pew a travaillé avec les habitants de la baie de Bristol et le secteur de la pêche afin d’obtenir la protection des pêcheries locales dans cette zone capitale pour le pays.
Marilyn Heiman, directrice du U.S. Arctic Project de Pew, a déclaré : « L’annonce du président est une réelle victoire pour les habitants de la baie de Bristol qui ont travaillé pendant plus de 30 ans pour préserver leurs zones de pêche et assurer la transmission de leur patrimoine culturel aux générations futures. Ceci signifie également que les incroyables ressources halieutiques, naturelles et culturelles de la région seront protégées de façon permanente dans l’’un des habitats marins emblématiques des États-Unis. »
Le président Obama a interdit dans cette zone tout futur projet d’exploitation de gaz ou de pétrole au titre de la section 12(a) de l’Outer Continental Shelf Lands Act. La zone protégée, d’une superficie quasiment équivalente à celle de la Floride, est au cœur de l’une des zones de pêche les plus productives du pays. Elle est délimitée par les îles Aléoutiennes au sud et s’ouvre sur la mer de Béring à l’ouest.
L’annonce du président est une réelle victoire pour les habitants de la baie de Bristol.Marilyn Heiman, Director, U.S. Arctic, The Pew Charitable Trusts
La région fournit plus de 40 % des produits de la mer pêchés aux États-Unis, et la plus grande migration de saumon rouge sauvage au monde passe chaque année par la baie de Bristol et les rivières adjacentes. Les nombreuses espèces pêchées de manière durable dans cette zone comprennent notamment le lieu d’Alaska, le flétan, la morue charbonnière, le crabe royal du Kamtchatka et l’ensemble des cinq espèces de saumons du Pacifique, y compris le saumon royal, le saumon rouge et le saumon argenté. Ces eaux foisonnantes abritent également des millions d’oiseaux de mer et 25 espèces de mammifères marins, parmi lesquelles le béluga, la baleine grise et le morse du Pacifique.
Selon le Bureau of Ocean Energy Management, la possibilité de découvrir du pétrole et du gaz dans cette zone est faible, pour des ressources estimées à un total de 7,7 milliards de dollars sur une période de production allant de 25 à 40 ans. En comparaison, la NOAA a récemment estimé que les pêcheries commerciales de la région de la mer de Béring représentent en moyenne 2,5 milliards de dollars par an.
Une large coalition de tribus autochtones, de pêcheurs commerciaux, d’entreprises de transformation des produits de la pêche et d’organisations environnementales d’Alaska a exprimé son soutien en faveur de la protection des pêcheries de la baie de Bristol. Cinquante tribus reconnues au niveau fédéral et organisations tribales régionales ont adopté des résolutions soutenant la préservation permanente de cette zone, de même qu’une coalition de 20 entreprises du secteur des produits de la pêche et d’associations professionnelles d’Alaska.
Robin Samuelsen, président de Bristol Bay Economic Development Corp., a déclaré : « La baie de Bristol possède de grandes pêcheries qui représentent des milliards de dollars car nous avons protégé nos zones de pêche et nos frayères de l’exploitation minière dans les eaux en amont mais aussi des plateformes pétrolières et gazières dans l’océan. Nos pêcheries génèrent des bénéfices économiques pour nos populations et elles ont soutenu notre mode de vie depuis des milliers d’années. »
Depuis des décennies, le Congrès et le président ont tour à tour prolongé la protection temporaire de la baie de Bristol sans parvenir à trouver une solution permanente. En 1986, le gouvernement a octroyé des concessions à des sociétés pétrolières dans cette zone, mais les a rachetées aux frais des contribuables en 1995 après la marée noire provoquée par l’Exxon Valdez. La zone a été protégée essentiellement par des moratoires du Congrès ou des décisions présidentielles jusqu’en 2007, date à laquelle l’octroi de nouvelles concessions était prévu. En 2010, la zone a une fois de plus été déclarée comme intouchable dans le cadre d’une mesure temporaire censée expirer en 2017.
À deux reprises, des présidents américains ont décidé de protéger de manière permanente des habitats marins particulièrement précieux. Le président Dwight D. Eisenhower a préservé les eaux au large de Key Largo en Floride, et le président Richard M. Nixon a quant à lui sauvegardé une zone des îles du détroit, au large de Santa Barbara en Californie. La mesure de protection adoptée aujourd’hui ne fait pas obstacle à la gestion ou à la poursuite des activités existantes, y compris la pêche commerciale, récréative ou de subsistance.
David Harsila, président de l’Alaska Independent Fishermen’s Marketing Association, a ajouté : « Avec l’exclusion à perpétuité de la Baie de Bristol du programme fédéral de concessions pétrolières et gazières offshore, nous savons que nos eaux seront certainement mieux préservées et qu’elles permettront la pratique d’une pêche durable soutenant le maintien de nos emplois et une économie renouvelable. Il a fallu beaucoup de temps pour en arriver là, et les pêcheurs de la baie de Bristol poussent un grand soupir de soulagement. »