Paris – Tôt ce matin, les ministres de la Pêche de l'Union européenne ont conclu deux jours d’âpres négociations sur la réforme de la politique commune de la pêche (PCP). Disposant d’un mandat, la présidence irlandaise peut maintenant entamer ce qui devrait être la dernière phase de négociation avec le Parlement européen.
D'importantes modifications ont été apportées : certaines vont dans le bon sens, mais d'autres sont en retrait par rapport à la précédente position du Conseil qui remonte à février dernier.
« Le Conseil a fait un premier pas dans la bonne direction en mentionnant la reconstitution des stocks halieutiques alors qu’elle ne figurait pas dans la précédente PCP » a déclaré Stéphan Beaucher, coordinateur national de la coalition OCEAN2012. « Toutefois, il n’est pas allé assez loin ; les ministres ne se sont pas accordés sur une date limite pour cette reconstitution. Or, sans échéances précises il sera très difficile de fixer des possibilités de capture compatibles avec des objectifs de rétablissement des stocks. »
En février dernier,le Parlement européen avait voté massivement en faveur d'une réforme ambitieuse de la PCP qui visait à reconstituer les stocks dès 2020. Les ministres de la Pêche de l'UE ont rejeté cette ambition et ne sont pas parvenus à un compromis avec le Parlement.
« Le conditionnement de l’accès au financement communautaire est également en recul par rapport au projet de position du Conseil sur la proposition de Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche ; on a allégé la liste des circonstances dans lesquelles le versement des fonds pourrait être suspendu » a ajouté Stéphan Beaucher.
Des millions de citoyens de l'UE soutiennent cette réforme et souhaitent qu'il soit mis un terme à la mauvaise utilisation des stocks sauvages et de l'argent public et que des améliorations soient apportées en matière d'application de la législation et de contrôle notamment.
« Au bout du compte on a l’ébauche d’un compromis qui, en l’état actuel, se situe plus dans l’évocation que dans la réalité d’un programme opérationnel en laissant notamment d’importantes zones d’ombre. C’est sans aucun doute le résultat des rapports de forces qui se sont exprimés sur ces enjeux importants pendant deux jours dans les conciliabules du Conseil » a conclu Stéphan Beaucher.