Rapport de Pew: La forêt boréale du Canada abrite la plus grande source d'eau de la planète

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Rapport de Pew: La forêt boréale du Canada abrite la plus grande source d'eau de la planète

Personne-ressource francophone: Suzanne Fraser, Initiative boréale canadienne, 613-552-7277

Selon des scientifiques, la protection de l'écosystème boréal est une priorité mondiale

Ce rapport de Pew Environment Group, le premier de son genre, révèle que la forêt boréale du Canada – qui représente un des derniers grands écosystèmes forestiers de la planète et le plus grand réservoir de carbone terrestre sur la planète – contient plus d'eau douce à l'état liquide que tout autre écosystème. Les Nations Unies ont désigné 2011 l'Année internationale des forêts, tandis que le 22 mars 2011 est la Journée mondiale de l'eau. Par ailleurs, toujours en 2011, les leaders mondiaux sont aux prises avec des problèmes de pollution et de rareté de l'eau et les scientifiques en concluent que la protection de la forêt boréale est une priorité mondiale.

Une forêt bleue : La forêt boréale du Canada, le gardien d'eau de la planète compile des décennies de données de recherche et arrive à la conclusion que la forêt boréale:

  • abrite le quart des terres humides de la planète, des millions de lacs vierges ainsi que des milliers de rivières non endiguées, totalisant plus de 80 millions d'hectares d'eau douce de surface;
  • fournit des écoservices d'une valeur annuelle estimée à 700 milliards de dollars en protégeant contre les changements climatiques ainsi que les pénuries d'aliments et d'eau;
  • représente un des derniers refuges pour nombre de poissons anadromes migrateurs de la planète, dont la moitié des populations de saumons atlantiques qui restent en Amérique du Nord;
  • maintient des débits d'eau douce essentiels à la formation de glace de mer dans l'Arctique, ce qui refroidit l'atmosphère et soutient la faune et flore marine, depuis les algues de mer jusqu'aux ours polaires;
  • stocke plus de 400 billions de tonnes de carbone dans les sédiments de ses lacs, deltas fluviaux, tourbières et terres humides – soit plus que toute autre source terrestre sur la planète.

« La planète doit agir rapidement pour préserver de précieuses ressources en eau », affirme David Schindler, écologiste rattaché à l'Université de l'Alberta, récipiendaire du premier Prix de l'eau de Stockholm (en 1991) et membre du Groupe d'experts scientifiques de la Campagne internationale de conservation de la forêt boréale (GESCICFB), qui a examiné le rapport. « Adopter des politiques de conservation efficaces pour protéger les voies d'eau non endiguées et les terres humides de la forêt boréale du Canada n'est pas un simple enjeu local. C'est aussi une priorité mondiale. »
 
La forêt boréale du Canada subit de plus en plus les impacts des activités industrielles menées à grande échelle. La demande mondiale pour les ressources extraites de la forêt boréale augmente et plus de la moitié des exportations totales de produits forestiers, de pétrole, de gaz naturel et d'hydroélectricité est destinée aux États-Unis.
 
« Maintenant que des sources d'approvisionnement en eau douce disparaissent, il devient de plus en plus important de protéger les vastes réserves d'eau que contient la forêt boréale du Canada », ajoute Steve Kallick, directeur de la Campagne internationale de conservation de la forêt boréale de Pew Environment Group. « Déjà, plusieurs gouvernements et Premières nations au Canada ont réalisé de grands progrès en matière de protection de l'intégrité des vastes lacs, rivières et terres humides dans la forêt. Cependant, ils devront intensifier leurs efforts dans chaque bassin versant pour garantir aux générations futures de Canadiens l'accès à une eau abondante et propre. »
 
Pew Environment Group a travaillé avec des Premières nations, des groupes voués à la conservation, le gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que l'industrie pour protéger la forêt boréale. Par conséquent, à ce jour, le développement a été interdit sur 185 millions d'acres – dont d'importantes terres humides et zones riveraines. Ce total représente quelque 15 % des 486 millions d'hectares de couvert forestier.
 
Le rapport conclut que les gouvernements devraient protéger des écosystèmes riverains, lacustres et palustres entiers en conservant la moitié de la forêt boréale du Canada et en soumettant les activités industrielles à des pratiques de développement durable sur le reste du territoire.
 
« Lorsqu'il est question de conservation, la discussion est tellement centrée sur la rareté et la perte », explique Dr Stuart Pimm, titulaire de la Chaire Doris Duke en écologie de la conservation de l'Université Duke et membre du GESCICFB. « La monde entier doit prendre acte de l'eau douce qui reste et s'engager à la protéger. Le Canada se voit offrir une occasion extraordinaire qui n'est offerte nulle part ailleurs au monde de maintenir intacts ses écosystèmes aquatiques et de créer un effet d'entraînement positif pour les terres, les animaux, les oiseaux et les humains qui dépendent de ces ressources. »