L’extension de cette zone protégée permettrait de mieux conserver la biodiversité exceptionnelle de la région.
© Jean Philippe Palasi
L’extension de cette zone protégée permettrait de mieux conserver la biodiversité exceptionnelle de la région.
© Jean Philippe Palasi
La France a récemment rejoint le mouvement international de protection de l’océan en proposant la création d'une grande réserve marine hautement protégée dans les eaux des Terres australes françaises. La proposition, soumise par le Ministère de l'Environnement, soutient la protection renforcée de 120,000 km² d'océan au large des îles Crozet et Kerguelen.
Cette initiative est ambitieuse, mais si le gouvernement français agrandit la zone proposée jusqu'à couvrir une zone de 550,000 km² hautement protégée, il pourrait garantir la conservation efficace et durable de ce riche environnement marin.
Avec une réserve marine de cette ampleur, le gouvernement augmenterait la surface des eaux françaises hautement protégées de 0,2% à 4,9%, se rapprochant ainsi de l’objectif du ‘Grenelle de la Mer’ de protéger strictement 10% des eaux françaises d’ici 2020. Par ailleurs, cette action contribuerait à mettre en œuvre l'objectif validé par les membres du Congrès Mondial de la Nature de l’UICN de protéger 30% de l’océan de toute activité extractive d'ici 2030. Elle respecterait également les engagements pris par Ségolène Royal, avant la Conférence sur le climat à Paris fin 2015, de créer une réserve marine intégrale de 550 000 km² aux Terres australes françaises.
Ces eaux autour de Crozet et des Kerguelen constituent un habitat unique pour un grand nombre d'oiseaux et de mammifères marins, comme l'albatros d’Amsterdam menacé d’extinction et l’orque, ainsi que pour plusieurs espèces de manchots, de phoques et de thons. La création d’une large réserve marine permettrait de protéger la biodiversité exceptionnelle de cette région. Alors que de nombreuses études scientifiques confirment l’importance des grandes réserves marines hautement protégées pour renforcer la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques, la France a ici une opportunité unique de contribuer au maintien de la santé de notre planète sur le long terme.
Jérôme Petit dirige la campagne « Héritage Mondial des Océans » en Polynésie française.