Les populations insulaires du Pacifique dépendent de l’océan pour assurer leurs revenus et leur subsistance, et pour entretenir leurs traditions culturelles. Cela signifie que ces populations sont aussi les plus menacées par la détérioration de l’état des océans. Le projet Héritage mondial des océans de Pew Charitable Trusts a longtemps collaboré avec ces communautés pour protéger l’océan.
Les populations insulaires ont été les premières à vouloir préserver les eaux de notre planète. Les efforts réalisés par les habitants des Palaos, les Rapa Nui de l’île de Pâques, les iwi de Nouvelle-Zélande, les Chamorros des îles Mariannes, les Hawaïens autochtones et la communauté des îles Pitcairn ont permis de délimiter plus de 4 millions de kilomètres carrés de zone océanique entièrement protégée au cours de la dernière décennie.
De nombreux enseignements peuvent être tirés des travaux entrepris par ces populations en partenariat avec Pew, mais aussi avec des gouvernements, des scientifiques et d’autres acteurs. Lorsque les populations insulaires du Pacifique se rassemblent, elles peuvent partager leurs expériences et développer de nouvelles idées pour s’entraider. Dans cette optique, les représentants des îles du Pacifique se sont réunis début octobre pendant deux jours à Santiago, au Chili, juste avant la conférence Notre Océan 2015, pilotée par les États-Unis et le Chili. Les résultats ont été si fructueux qu’ils ont décidé de former un groupe communautaire, Island Voices.
Island Voices rassemble des artistes, des éducateurs, d’anciens hauts fonctionnaires gouvernementaux et de grands voyageurs du Pacifique dans le but de maintenir un océan sain et d’assurer la prospérité des communautés à travers la création de vastes réserves marines entièrement protégées et la mise en place de mesures visant à freiner la pollution marine.
« Même si des milliers de kilomètres nous séparent, une seule et même idée nous anime : un mode de vie sain, qui se traduit en premier lieu pour les populations insulaires par un océan en bon état », déclare Ann Singeo des Palaos, nouvelle présidente du groupe Island Voices. « Notre groupe constitué de militants communautaires de terrain mènera un travail acharné pour s’assurer que les générations futures connaissent le même océan que celui que nous avons connu dans notre jeunesse. »
Le groupe Island Voices est composé d’Alberto Hotus et Simon « Kuchy » Pakarati de l’île de Pâques, Singeo et Joachim « Joe » Reklai des Palaos, Diego Benavente des îles Mariannes du Nord, Ito Waia de Nouvelle-Calédonie, Jean-Claude Teriierooiterai et Tiffany Laitame de la Polynésie française, Larissa Hale d’Australie, Russell Amimoto et William Aila de Hawaï et Shelley Campbell d’Aotearoa Nouvelle-Zélande.
Après la formation du groupe, trois de ses membres sont intervenus lors de panels de la conférence Notre Océan 2015 à Valparaiso, Chili. Laitame et Campbell ont pris part à un panel de discussion sur les efforts réalisés par les communautés locales et Aila s’est exprimé dans le cadre d’un panel sur les avantages d’une gestion durable des ressources marines.
À l’avenir, les membres projettent de poursuivre l’échange d’informations en se rendant mutuellement visite, afin de partager leurs expériences relatives aux projets de conservation qui réussissent et en ce qui concerne la meilleure façon de communiquer sur la nécessité de protéger l’océan. Ils participeront aussi à des réunions internationales et feront appel aux artistes autochtones et aux éducateurs locaux pour initier des changements politiques au sein des gouvernements du Pacifique et du monde entier.
Cliquez sur les liens ci-dessous pour découvrir les terres des membres d’Island Voices, ainsi que les travaux réalisés en vue de protéger leurs environnements marins.