La Commission européenne propose des limites de pêche pour 2016 dans les eaux du nord-ouest de l’Europe

Les 14 et 15 décembre, les ministres de la Pêche examineront les totaux admissibles de captures (TAC) pour l’année 2016

La Commission européenne propose des limites de pêche pour 2016 dans les eaux du nord-ouest de l’Europe
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La proposition européenne sur les limites de pêche en 2016 pour les eaux du nord-ouest de l’Europe a été publiée le 10 novembre. Elle constitue le deuxième test, cette année, de la volonté des dirigeants européens de mettre un terme à la surpêche conformément à la nouvelle politique commune de la pêche (PCP). Le mois dernier, le Conseil des ministres de la pêche a établi les TAC pour la mer Baltique : ceux-ci dépassent les recommandations scientifiques dans la majorité des cas. Les limites fixées entérinent de fait la surpêche pour les deux stocks de cabillaud, ainsi que pour les stocks de sprat, de hareng et de saumon. Ce piètre résultat donne une idée des pressions politiques qui seront exercées préalablement à la réunion du Conseil de décembre qui examinera les recommandations de la Commission.

Cette proposition couvre une zone plus vaste et un nombre de stocks de poissons plus important qu’en mer Baltique. Une bonne part des TAC proposés est en conformité avec les avis scientifiques, mais certains restent plus élevés que les niveaux préconisés par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM).

Lors de la réunion de décembre, les 28 ministres en charge de la pêche seront soumis à une forte pression pour que soient privilégiées les décisions aux incidences de court terme plutôt que la durabilité à long terme. Les intérêts halieutiques nationaux auront pour objectif de relever les TAC, comme c’est le cas depuis des décennies au Conseil de décembre. La réforme de la PCP visait à résoudre ce problème en définissant un objectif clair : fin de la surpêche en 2015, « là où cela est possible », et au plus tard d’ici 2020 sur tous les stocks. Malgré cela, la plupart des limites fixées l’an dernier à la même époque pour 2015 ont dépassé les recommandations du CIEM. À mesure que l’année 2020 approche, les efforts que les dirigeants vont être amenés à réaliser pour respecter la PCP vont progressivement se transformer en véritables sacrifices alors qu’une approche graduelle année après année permettrait d’en limiter les impacts notamment socio-économiques.

C’est pourquoi nous comptons sur Karmenu Vella, commissaire européen en charge de la pêche, pour qu’il mette tout son poids dans la balance lors de la fixation des limites de capture. Nous attendons également des ministres de la Pêche qu’ils décident enfin de mettre un terme à la surpêche sans plus tarder. La réalisation de cet objectif permettra aux communautés de pêcheurs de matérialiser les bénéfices d’une pêche durable, productive et rentable et à l’ensemble de la société civile de disposer d’un environnement marin sain à long terme.

Andrew Clayton dirige la campagne de Pew visant à mettre un terme à la surpêche dans les eaux du nord-ouest de l’Europe.