À la veille de la Semaine européenne pour les requins - vaste mobilisation en faveur de la conservation des requins - des parlementaires français, des scientifiques et des écologistes demandent à la France de faire pression sur l’Union européenne pour qu’elle mette en place dès 2008 un Plan d’action européen pour les requins.
En 2005, la France était au deuxième rang des États-membres de l’Union européenne pour la capture d’élasmobranches (requins, raies et chimères) . Cette année, les navires français ont déclaré avoir pêché 21 342 tonnes d’élasmobranches : 11 365 t de requins et 9 978 t de raies. Avec 3 364 t importées en 2006, la France est le troisième pays importateur de produits de requins en Europe derrière l’Espagne et l’Italie. Les populations de requins se remettent difficilement de leur surexploitation parce qu’ils ont une croissance lente, une maturité tardive et un faible taux de reproduction. Un tiers des populations européennes de requins et de raies sont inscrites comme Vulnérable, En danger ou En danger critique d’extinction sur la Liste Rouge des espèces menacées de l’UICN (Union mondiale pour la nature), et 18 % supplémentaires risquent de les rejoindre dans un avenir proche.
Rémi Parmentier, représentant de la coalition de ONG Shark Alliance, déclare : Avec ses riches traditions de pêche et son engagement dans le développement durable, la France est bien placée pour entraîner l’Union européenne dans une nouvelle ère de pêche responsable et de régénération des population décimées en endossant un rôle de leader pour la conservation des requins.
Des représentants de divers groupes politiques comme Yves Cochet, Aurélie Filipetti et Jean-François Le Grand se sont alliés avec des personnalités comme Hubert Reeves et Claire Nouvian pour soutenir une résolution parlementaire en faveur d’un Plan européen de conservation des requins.
Ce Plan, demandé par la FAO depuis 1999, devrait entrainer la mise en place immédiate de limitations du niveau des captures de requins dans les pêcheries européenne, l’application et l’amélioration continue des programmes visant à réduire les prises accessoires de requins, raies et chimères considérées « en danger critique d’extinction » ou « en danger » par l’UICN et l’annulation de la dérogation à l’interdiction du finning qui permet l’enlèvement des ailerons en mer.
De nos jours, les requins se trouvent parmi les espèces les plus menacées des océans. La Présidence française de l’Union Européenne en 2008 offre à notre pays l’occasion d’être un moteur de l’action publique en matière de conservation des espèces sauvages et de la biodiversité marine, en particulier les requins » - conclut Yves Cochet, parrain de l’initiative parlementaire.